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Anti-actualité de Beaux-Arts Magazine – retour en 1989

couverture beaux-arts magazine avant après

J’ai emprunté à la bibliothèque un vieil exemplaire de Beaux-Arts Magazine. Le dossier principal parlait de Malevitch, et cela m’intéressait. Je l’ai choisi rapidement, sans regarder en détail, j’avais le temps de le feuilleter tranquillement plus tard.

En arrivant chez moi, je suis interpelée par la quatrième de couverture : une publicité pour du champagne.  Là, je regarde de quand datait cet ancien numéro. Mars 1989. Numéro 66. 35F. Le ton est donné. La loi Evin n’existait pas encore, elle date de 1991 ; la monnaie était le Franc (l’Euro est en circulation depuis 2002 seulement) ; le mur de Berlin était encore debout, il tombe fin 1989. Internet et toutes les technologies électroniques n’existaient pas – sauf peut-être dans la tête de Steve Jobs.  Voilà pour le flashback général dans une société qui paraît lointaine et exotique. Retour 27 ans en arrière.

Après cette première approche, que j’aurais pu faire avec n’importe quel magazine de l’époque, je me suis demandé quelles étaient les évolutions dans le domaine de l’art et sa médiatisation. Pour mieux me rendre compte des différences, je me suis amusée à comparer le numéro 66 de Beaux-Arts Magazine (j’utiliserai l’acronyme BAM pour la suite de l’article) avec le dernier sorti, soit le numéro 380 de février 2016.

Pour cet article, mon approche  est subjective, je retiens ce qui m’a marqué en feuilletant les 2 numéros : qu’est-ce que je trouve dans l’un et pas dans l’autre ? Qu’est-ce qui figure dans les deux ? Il ne s’agit pas d’analyser en profondeur les mutations, je dresse un constat sur des observations simples.

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Le gros rouge qui tâche

verre vin rouge dessin

Le vin a ses couleurs : le rouge et le blanc pour les principales. Entre les deux, on évitera le rose, un peu trop ‘fille’. La parade est de transformer le rose en rosé.

Et savez-vous qu’il existe du vin jaune ? Non, je ne parle pas de Pastis! Il s’agit de l’or du jura, rien que ça. Pour le vin bleu, il faut aller du côté des Vosges. En Martinique, on trouve du rhum canne bleue, mais c’est un rhum blanc.

Avec toutes ces nuances, vous reprendrez bien un petit vert? Attention cependant à ne pas en abuser, l’abus d’alcool est mauve et pour votre santé, ce n’est pas bon.

Et puis si vous voulez vraiment parler couleur, consultez ce document qui décline toutes les robes des différents breuvages.  Continuer la lecture de Le gros rouge qui tâche

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Hector Charpentier, l’art de partager son art

masques peints par hector charpentier

Hector Charpentier est un artiste contemporain martiniquais. Même sans connaître son nom, si vous avez l’occasion de circuler un peu en Martinique, vous rencontrerez ses œuvres. En effet, il a produit un nombre important d’œuvres monumentales sur le domaine public. De nombreuses communes font appel à lui pour créer des sculptures emblématiques. Vous trouverez sur le site Sakafet Matinik ces principales réalisations.

Il expose également dans différents lieux culturels, tels qu’à la fondation Clément ou dans des lieux plus surprenants comme à l’aéroport ou au centre pénitentiaire de l’île.

A travers ces sites insolites, je souhaite montrer comment un artiste peut sortir du cadre conventionnel des expositions dans les musées et les galeries pour se confronter à la société dans son ensemble et dans sa diversité. Continuer la lecture de Hector Charpentier, l’art de partager son art

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Rencontre avec Jessy Mucret

tableau jessy mucret

case MartiniqueUne salle un peu à l’écart, un doux après-midi, des œuvres posées sur des murs ou des colonnes de briques, voici pour donner l’ambiance de cette rencontre avec l’artiste Jessy Mucret. Nous sommes au village de la poterie des Trois Ilets, en Martinique, où elle exposait pendant une semaine. Je vous avais décrit son travail dans un précédent article.

Jessy Mucret a accepté d’échanger avec moi sur son itinéraire d’artiste. Je vous dresse ici un résumé de cet entretien.

tableau jessy mucret

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Khokho René-Corail embellit les Trois Ilets

Joseph dit ‘Khokho’ René-Corail est un artiste majeur pour l’art martiniquais du 20ème siècle. Il a produit de nombreuses œuvres. Une partie de son travail est très facilement accessible puisqu’il s’agit d’œuvres monumentales (sculptures ou fresques) visibles dans le domaine public de différentes communes de l’île (Fort-de-France, Sainte-Anne, le Vauclin et les Trois Ilets dont il est originaire).

Il est une référence dans l’art martiniquais d’aujourd’hui. Son influence est présente chez les artistes contemporains. Continuer la lecture de Khokho René-Corail embellit les Trois Ilets

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L’artiste double Ronald Cyrille alias B.Bird

ronald cyrille catalogue expo

En ce moment à la fondation Clément, en Martinique, se déroule l’exposition de Ronald Cyrille, “Brainstormings”. Je me suis rendue mercredi à la “soirée rencontre”, qui permet de découvrir l’exposition dès son premier jour et d’échanger avec l’artiste. Ces soirées sont proposées à chaque nouvelle exposition. J’ai l’habitude de m’y rendre. J’y vais à l’aveugle : je ne me renseigne pas avant la soirée sur l’artiste ou sur son travail. Je découvre tout en direct, sur place. J’apprécie cet effet de surprise, c’est comme de déballer une surprise. Continuer la lecture de L’artiste double Ronald Cyrille alias B.Bird

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Le street art colore la ville [Fort-de-France]

street art fort-de-france Xan

J’adore le street art pour ces principales raisons :

  • Il est libre, et peut même être illégal puisque les artistes n’ont pas nécessairement les autorisations pour peindre là où ils le font. Quand je dis libre, j’entends les différentes acceptions du mot : celui de la liberté de créer sans contraintes, mais également celui de l’expression “libre de droit”.
  • Il est offert à tous, gratuitement. Exposé dans l’espace public, il vient au-devant du public, et n’attend pas que le public vienne à lui.
  • Il est divers, hétéroclite. Les techniques ne se limitent pas à la bombe aérosol. Il y a également des collages, le tricot et tout ce qui passe dans l’imagination des artistes. Les supports également varient : murs, poteaux, trottoirs, panneaux, fissures, métro etc.
  • Il est dans le monde actuel. Il s’inscrit dans la ville et dans la vie. Il pose des questions sur la société, il peut susciter des réactions. Il n’a pas de limite, on le retrouve à New York, mais aussi à Bagdad.
  • Il est drôle, vrai, engagé parfois. Il est presque toujours inattendu.

Parfois dénigré, le street art est un réel mouvement artistique. Il a également des personnalités phares, je citerai en vrac : Ernest Pignon-Ernest, Banksy, Miss. Tic, Invader, Keith Haring pour ceux qui me viennent à l’esprit, mais la liste est longue. La majorité des artistes sont anonymes.

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A chacun son cercle chromatique

cercle chromatique

couleurs primairesLe cercle chromatique est un outil très utile et efficace pour comprendre les différentes couleurs, leurs relations les unes avec les autres. En effet, sur un cercle chromatique, sont positionnées les trois couleurs primaires (rouge, bleu et jaune), qui par association deux par deux, permettent de produire les trois couleurs secondaires (orange, violet et vert).

Pour s’y retrouver, rien de mieux qu’un cercle chromatique, méthode visuelle et  facile à utiliser, pour les enfants (et pour les grands évidemment). En effet, les couleurs secondaires sont situées entre les deux couleurs primaires qui les composent. C’est très pratique pour savoir quels couleurs mélanger pour en obtenir une nouvelle.

Une fois qu’on a compris cela, on peut introduire les couleurs complémentaires. Sur le cercle chromatique, les couleurs complémentaires sont diamétralement opposées : par exemple, le vert et le rouge sont complémentaires. Ces couleurs mises les unes à côté des autres ont pour effet de renforcer la force de leur couleur.

Nous avons maintenant la base sur la théorie des couleurs. Le noir et le blanc sont à part, ils ne figurent pas sur le cercle chromatique.

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Parcours artiztique

Je vous présente ici mon parcours artiztique parcouru jusqu’à PiGMENTROPiE.

Quand j’étais petite…

J’aimais dessiner. Un peu comme tous les enfants j’imagine. Vers 10 ans, une institutrice a trouvé que j’étais douée et elle m’a encouragé à prendre des cours, en dehors de l’école.

PICT0018Ainsi, pendant mes années collège, j’ai suivi des cours d’arts plastiques auprès de Jean-Michel Guionnet (auteur du tableau ci-contre). Je m’en rends compte  avec le recul, ces cours étaient très bien construits et efficaces dans leur pédagogie. La preuve : je m’en souviens encore de certains. Il y avait la théorie, la pratique, la diversité des pratiques. Nous étions un groupe d’enfants de divers âges, il n’y avait aucune compétition entre nous, chacun réalisait son ‘travail’ sans jugement. Nous étions libres d’exprimer sereinement nos envies, nous étions orientés mais sans obligation de suivre les instructions à la lettre si cela ne nous correspondait pas. C’était une invitation à créer, en aucun cas une contrainte.

En parallèle, j’ai eu une prof d’histoire qui commentait des tableaux d’une manière captivante. J’étais subjuguée : comment peut-on savoir que la fleur de lys signifie la royauté? Que le fond doré est le symbole de l’espace divin ? etc.

C’est ainsi que lorsqu’il a fallu choisir son orientation, j’avais les idées à peu près claires :

Je voulais être commissaire-priseur

… non pas pour mener des enchères ou donner des coups de marteau, mais pour pouvoir expertiser des œuvres.

Je souhaitais pouvoir dire si une œuvre était vraie ou fausse, reconnaître son auteur.

La restauration des œuvres m’intéressait aussi, j’étais attirée par les recherches qui passaient aux rayons X les œuvres et faisaient des découvertes étonnantes.

Mais j’étais bonne élève. Alors plutôt que des études incertaines dans l’histoire de l’art, j’ai mené des études scientifiques : bac, prépa, école d’ingénieur.

Puis le parcours professionnel qui s’ensuit.

Les études à Nantes

tableau KandinskyJ’ai suivi des cours d’histoire de l’art au fil de toute ma scolarité et même après.

A Nantes, j’assistais aux conférences ouvertes au public de l’école des Beaux Arts et je me rendais au musée des Beaux Arts chaque vendredi soir, c’était gratuit en nocturne pour les jeunes.

Je connaissais le musée par cœur et en même temps, c’était une découverte à chaque fois.

Parfois je restais face aux tableaux de Kandinsky et je repartais (comme si ça se serait embrouillé dans ma tête de voir des oeuvres d’autres artistes).

Parfois, au contraire, je faisais la visite en mode balade, sans m’arrêter, juste pour l’impression d’être entourée de toutes ces œuvres.

A chaque visite, c’était un plaisir de me sentir entourée d’art.

Une année en Turquie

céramique d'iznikEn 2004, j’ai vécu un an en Turquie. J’ai pris quelques cours de peinture à l’huile. Mais ça m’a semblé très technique, très codé. Je n’avais pas envie d’attendre. En plus, je ne maîtrisais pas suffisamment le turc pour comprendre tout ce que disais le professeur.

J’ai découvert là-bas l’ebru (marbrure) et le travail de la céramique à Iznik.

Celle ci-contre est typique de ce qu’on trouve en Turquie. Ces motifs sont peints, mais ils sont évocateurs des motifs caractéristiques de l’ebru. Il y a également le travail des tapis, qui peut être vraiment éloquent.

Retour à Paris. Là, je me rendais aux cours d’histoire de l’art de l’école du Louvre, un soir par semaine. Je n’avais pas encore les fatidiques 26 ans et je bénéficiais donc de la gratuité au Louvre le vendredi soir.

Je m’y rendais donc régulièrement. Le Louvre étant gigantesque et toujours grouillant de touristes, je ne me le suis pas appropriée comme le musée des beaux-arts de Nantes. Je me laissais guider par l’un des parcours de visite établi par le Louvre.

J’aimais les peintures, j’ai osé en créer

Jusqu’alors, j’aimais l’histoire de l’art, découvrir des tableaux, des peintres. Je garde ce goût pour le travail des artistes. La diversité des expressions de l’Art me plait. J’apprécie Michel-Ange, mais je vais aussi prendre en photo un graffiti bien pensé au détour d’une rue. Certaines choses me plaisent, d’autres moins, mais j’ai toujours une admiration sur l’aptitude à oser créer.

Puis, j’ai déménagé en Martinique. Très vite, j’ai réalisé que l’offre culturelle ne comblerait pas ma soif de découverte.

C’est probablement cela qui m’a poussé à créer par moi-même.

Comme un besoin d’être en contact avec des tableaux : si je ne pouvais pas aller les voir dans les musées, je les ferai moi-même.

J’y suis restée 8 ans. Le temps suffisant pour charger ma palette de bleus et jaunes vifs qui rappellent le ciel et la mer d’une part ; le soleil et le sable d’autre part.

Du dessin noir et blanc à l’introduction de la couleur : la Martinique

En 2008, par des cours de dessins réguliers, j’ai approfondis la technique du dessin au fusain et au pastel sec blanc sur des feuilles de couleur. Un travail sur le volume, la valeur, les modelés. J’adorais le contact presque sensuel de l’estompe avec les doigts. Paysages, personnages, portraits, ce sont mes principales réalisations.

Puis, je me suis lancée dans l’aquarelle. Cela me permettait d’introduire la couleur, de garder une exécution rapide, d’avoir un matériel qui ne soit pas encombrant. Mais cette technique est malheureusement peu mise en valeur. J’ai trouvé les thèmes abordés trop limités : paysages sous la neige, bouquet de fleurs, paysages maritimes. Je n’arrivais pas à trouver un mode d’expression propre avec ce médium. Pourtant c’est une technique passionnante, qui mériterait d’être valorisée.

En 2013, je me suis équipée pour réaliser une toile en peinture acrylique.

Petit à petit, j’ai expérimenté et j’ai acquis de la peinture de meilleure qualité pour avoir des couleurs vraiment éclatantes. J’ai testé des médiums nouveaux pour les effets de brillance, de volume. J’ai acheté et apprivoisé différents couteaux à peintre et pinceaux. Et la peinture s’est installée dans ma vie.

Etre artiste

Aujourd’hui, à Pessac (Gironde), ma carrière d’artiste se lance, je suis désormais inscrite à la Maison des Artistes.

Je crée des séries, elles prennent tout leur sens quand on les observe ensemble. Elles se confrontent, les idées qu’elles véhiculent se complètent et se répondent.

Les couleurs se sont adoucies.

J’explore des thèmes autour du féminisme.

Partager et créer

Les critiques viennent de mes proches, alors elles sont forcement subjectives.

Les deux personnes les plus directes sont mes filles de 9 et 12 ans : elles aiment ou elles n’aiment pas / Point. Je suis vite fixée.

Le plus souvent, elle souhaitent, elles aussi, prendre part à cette activité. Nous créons donc ensemble, et cela me permet d’avancer sur mon propre travail.

Expliquer les couleurs, s’amuser à faire un cercle chromatique, autant d’activités qui m’amusent autant qu’elles et dans lesquelles je prends un réel plaisir. Je grandis avec elles, elles progressent dans leurs activités et leurs pratiques artistiques. Nous nous enrichissons mutuellement.